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Numéro UNE

lundi 7 janvier 2019, par phil

"Numéro Une" a pour héroïne Emmanuelle Blachey, une femme d’une quarantaine d’années. C’est une ingénieure très douée et déterminée. Ambitieuse et travailleuse, elle a pu monter dans la hiérarchie de son entreprise, un gros groupe français spécialisé dans l’énergie. Elle a maintenant une place importante au comité exécutif. Du côté de sa vie privée, elle est mère de deux enfants. C’est alors qu’un réseau de femmes qui ont de l’influence dans le monde des affaires fait appel à elle pour conclure un deal. Le film est écrit et réalisé par Tonie Marshall, connue pour "Vénus beauté (institut)". Au casting, Emmanuelle Devos vue dans "Moka", Carole Bouquet ("Une heure de tranquillité") et Richard Berry ("Père fils thérapie !"). A leurs côtés, Sami Frey ("Marguerite et Julien") et Benjamin Biolay ("Fleur de tonnerre").

La critique TELERAMA par Pierre Murat :

Emmanuelle ne croit pas à la mission que lui propose la femme qui lui fait face. Mais croire ou ne pas croire, quelle importance ! « Il ne s’agit pas de religion, mais de politique », lui assène la présidente d’un club féministe qui pèse secrètement sur la vie du pays. Son but : qu’Emmanuelle devienne la première pdg d’une entreprise du CAC 40. Ce serait un succès décisif pour la cause des femmes. Réticente, mais flattée, Emmanuelle accepte…

On est entre L’Exercice de l’Etat (au cinéma) et Borgen (à la télé). Tonie Marshall se glisse dans ce scénario malin qui multiplie allègrement pièges, chausse-trapes et perfidies. Certes, on se passerait volontiers des tourments psychologiques de l’héroïne. Mais, sans forcer le trait ni sombrer dans la caricature, la réalisatrice parvient à dessiner un beau personnage romanesque, qu’interprète une Emmanuelle Devos parfaite, toujours entre fragilité et détermination. Elle prend aussi le temps, comme dans les films dont on a la nostalgie, aujourd’hui, de privilégier des seconds rôles (Suzanne Clément, Sami Frey), qu’elle sait rendre attachants en quelques plans. Sans oublier Benjamin Biolay.

Tonie Marshall en fait un deus ex machina à la philosophie insolente : « Dans la vie, il y a trois moteurs essentiels, le pouvoir, le sexe et l’argent. Mais aucun homme ne parvient à ­assumer les trois. Deux, tout au plus… » C’est lui, le grain de sable qui fait basculer le destin de l’héroïne. Pour mieux la trahir bientôt, sûrement…

Micro-critique de bredele
Toute la nuisance et les pressions sexistes d’odieux machos n’altèreront pas l’ascension d’une femme brillante.

Lire les 25 micro-critiques : http://www.vodkaster.com/films/numero-une/1351237

ARTICLE DE FOND DE TELERAMA : https://www.telerama.fr/cinema/femmes-au-bord-du-plafond-de-verre,N5256811.php

Sous les feux de la rampe : InterElles, SNCF Au Féminin, HEC Au Féminin, The Ladies Bank, Financi’Elles, Elles agissent, Cyberelles, Girls in tech, SupplémentdElles, etc., soit deux cents noms de réseaux professionnels féminins, applaudis par une salle conquise, composée de… leurs présidentes ! De plus en plus solidaires, ces réseaux d’écoles ou d’entreprises (1) ont essaimé dans les années 2000 pour défendre la mixité et aider les femmes cadres à booster leur carrière, échanger expériences et expertises, grâce à un pragmatisme viral : prendre la parole, identifier les handicaps, surmonter les obstacles. Pour, au bout du tunnel, pulvériser le plafond de verre...

La critique de Paris Match :

Sujet passionnant et d’actualité, celui de la difficulté pour une femme d’affaires de prendre la direction d’une entreprise du CAC 40, que Tonie Marshall ausculte sans poncifs et avec une grande intelligence. Si le film souffre de quelques baisses de rythme, voilà une enquête minutieuse, un pamphlet feutré contre un monde des affaires sexiste et amateur de coups bas. Emmanuelle Devos est brillante et, dans un second rôle, Richard Berry fait des étincelles.