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L’exclusion, un concept socio

mardi 9 septembre 2008, par phil

 L’exclusion sociale est la relégation ou marginalisation sociale de personnes, ne correspondant pas ou plus au modèle dominant d’une société. Elle n’est généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise, mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois progressive des liens sociaux.

 Ce terme a commencé de trouver un usage social courant dans les années 1980 dans les sociétés post-industrielles. Alors que le phénomène de mise à l’écart se retrouve dans de très nombreuses sociétés et remonte à des temps anciens, le phénomène actuel d’exclusion sociale ne recouvre pas forcément, ni exactement celui de la pauvreté.

 L’une des expressions dominantes des sociétés occidentales est la participation active au marché du travail. Nombre de chômeurs se sentent exclus socialement, d’autant plus ceux qui étaient syndiqués, puisqu’avec la perte de leur travail, ils perdent généralement aussi tout lien et reconnaissance au niveau de leur syndicat.

 L’exclusion sociale, en privant un individu ou un groupe d’une reconnaissance, nie son identité. Et lorsque l’on passe de l’état de fait au statut, alors s’opère un processus de stigmatisation.

 Cependant, l’exclusion sociale a aussi concerné d’autres champs, d’autres valeurs, comme la famille, le mariage, le logement, la culture, la scolarisation...

 Lorsque des groupes se sentant exclus socialement, diposent d’encore assez de ressources (humaines, financières,...), ils peuvent développer des réactions à cette exclusion : contre-culture, manifestations,...

 Par contre, lorsque cette exclusion concerne des groupes très fragilisés (économiquement), elle entretient leur stigmatisation.

 Question à la citoyenneté
Les sociétés démocratiques sont censées garantir à leurs membres, l’exercice de leurs droits et de leurs devoirs : la désocialisation d’une partie de la population pose la question de la citoyenneté effective et non plus de principe. Par exemple, dans la France de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle, connaissant une population croissante d’exclus, « les services sociaux apparaissent comme les derniers endroits où ils sont encore considérés comme des citoyens… »[1] par la Nation, en dehors des campagnes électorales. La vie associative est un autre espace d’expression et de reconnaissance sociale, voir un lieu de reconstruction du lien social.

 Aux origines de l’exclusion, l’exploitation ?

Dans une première approche, il est possible d’associer directement exclusion et exploitation. Ainsi, les anarchistes, les altermondialistes et de manière générale l’extrême-gauche, considèrent que l’exclusion sociale est produite par l’exploitation sociale. Une partie d’entre eux condamne toutefois la différentiation sémantique qui est vue comme un refus d’utiliser le langage marxiste. D’un autre coté, il faut s’interroger sur ce qu’implique l’utilisation du concept d’exclusion. Si le terme d’ “ exclusion ” a été largement diffusé dans la littérature scientifique et les media, en particulier après le rapport d’ATD Quart Monde de 1987, la société ne saurait pour autant être envisagée comme divisée en deux : d’un coté les “exclus” et, de l’autre, les “inclus”. La situation des exclus est multiple. Les concepts de "déclassement", selon Pierre Bourdieu, ou de "disqualification sociale", selon Serge Paugam ou encore de "désaffiliation" selon Robert Castel, montrent mieux comment de plus en plus de personnes, qui se trouvent en situation de grande vulnérabilité sociale, en finissent pas se trouver "déclassées" ou "disqualifiées" en tant que membres de leurs catégories initiales d’appartenance.

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