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Conférence de Nicole Mosconi (compte-rendu)

samedi 27 août 2011, par Andy

Les recherches de Belotti (Du côté des filles) ont montré que commence jeune la nécessité d’une éducation à l’égalité filles – garçons. Rapidement les enfants apprennent des clichés, adoptent des comportements stéréotypés. Les filles et les garçons s’installent dans des espaces différents en classe, chacun est dans son groupe et séparément. Dès le CP s’observe ce phénomène. L’égalité des places et l’égalité des chances sont une question du « vivre ensemble ». La problématique est sociétale ; l’école en hérite.
La question filles/garçons relève d’une transmission de stéréotypes, c’est une question d’égalité entre les sexes. La question des égalités entre les sexes a longtemps été occultée par la question des inégalités sociales. On parlait cependant de différences mais on ne spécifiait pas qu’il s’agissait d’inégalités. Les femmes et les hommes ne sont pas égaux car ils sont différents, ils sont non identiques dans un registre ontologique (l’essence). Au niveau d’un registre juridique : on a un rapport différence/identité et égalité/inégalité. La différence d’identité sexuelle engendre de l’inégalité.
Le genre est un système social, un ordre social qui organise les rapports de pouvoir entre le groupe des hommes et le groupe des femmes. Cela se traduit par un système de normes de sexe interdépendantes (le masculin et le féminin) hiérarchisantes, définissant des attributs physiques, psychologiques et des rôles, des conduites et des comportements (y compris dans les relations entre les sexes). Le genre n’est pas déterminé par le sexe biologique, c’est le social qui détermine. Le genre est une construction. Le sexe dont on parle de manière générale est le sexe d’état civil : h ou f. Le masculin et le féminin ne définissent pas des
identités mais des normes. Il convient de casser la hiérarchisation des sexes, déjà posée par le langage. (cf. le masculin l’emporte sur le féminin en grammaire). Le fond de l’affaire : c’est la domination masculine. On parle de femme masculine, les hommes féminins sont mal vus. La théorie du genre a fondé la théorie du sexisme (en lien avec le racisme) en tant que facteur de dévalorisation, de discrimination…