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Exposé sur la catégorisation, les stéréotypes et préjugés

lundi 26 août 2002, par phil

"Les stéréotypes sont des croyances partagées concernant les caractéristiques personnelles d’un groupe de personnes" - Leyens

 Pour mieux connaître et comprendre les réalités du monde et les choses qui le caractérisent, il s’avère nécessaire d’effectuer une opération de catégorisation qui appelle des activités générales de comparaison, de critérisation, de classification.
 La catégorisation est donc un processus cognitif de base, bien connu des chercheurs. La catégorisation tend à légitimer les catégories en leur conférant plus qu’une existence, une essence.
 On catégorise les gens et les objets selon l’idée qu’ils possèderaient la même nature. Et c’est le processus de catégorisation qui préside à la formation de stéréotypes.
 Catégoriser est ainsi à la fois une richesse pour comprendre et un principe réducteur qui fige les choses dans des classes plus ou moins rigides de pensée qui tendent à attribuer une valeur générale, un trait général à des singularités, à des personnes singulières.
 Il n’en faut pas plus pour réduire certaines choses à des lieux communs sans aucunes distinctions singulières. Néanmoins, la catégorisation est un processus majeur de la construction de l’Identité sociale. Pour mieux connaître le monde et les choses, on passe par une activité de Catégorisation et de comparaison. La catégorisation est donc un processus automatique de base bien connu des chercheurs. Dans le contexte humain, la catégorisation tend à légitimer les catégories en leur conférant plus qu’une existence, une essence. On catégorise les gens et les objets en fonction de l’idée qu’ils possèderaient la même nature. C’est le processus de catégorisation qui préside aux Stéréotypes. Cependant, la catégorisation est un processus majeur de la construction de l’Identité sociale.
 Ce qui définit le stéréotype, c’est sa dimension consensuelle. Des chercheurs et des formateurs ont ainsi effectué des tests pour le prouver. Ainsi, pour mesurer les stéréotypes de façon concrète, on va soumettre au sujet une liste de traits concernant un groupe et le stéréotype sera défini à partir des items (propositions) les plus massivement choisis. On peut alors calculer le « score de stéréotypie » pour chaque personne.
 Les études sur les stéréotypes montrent qu’ils auraient une activation quasi automatique. Il s’agit, en effet, de croyances apprises très tôt : certaines études tendent à montrer que vers 6,8 ans, l’essentiel est acquis. Ces stéréotypes apparaissent comme des tendances spontanées à "sur inclure et sur généraliser". On peut dire que la formation du stéréotype correspondrait à une logique essentialiste. Cela consiste à expliquer ce que les gens font (conduites, comportements) par ce qu’ils sont (essence, nature). Du coup, une logique essentialiste est-elle souvent apparentée à une logique raciste.
 Le préjugé est, quand à lui, une attitude défavorable envers une ou plusieurs personnes en raison de leur appartenance à un groupe particulier. Le préjugé est souvent décrit comme manifestant une forte charge affective et de l’hostilité envers les personnes et les choses visées.
 Comparativement, des chercheurs affirment que si le stéréotype est plutôt descriptif et collectif, le préjugé serait plus individuel et normatif.
 Les stéréotypes sont sensibles à l’évolution des rapports entre les groupes (notamment les rapports conflictuels ou de domination).
 On observe que dans toutes les sociétés, il existe des groupes de personnes qui sont affublés d’un stéréotype d’infériorité. Les stéréotypes apparaissent alors comme une définition du groupe, l’essence même du groupe. Cela nous apparaît bien souvent comme une réalité et non comme une croyance. D’autant plus lorsque parfois la réalité semble bien confirmer d’une certaine manière (relative ?) la validité du stéréotype. Pour exemple, on trouve peu de femme dans les filières scientifiques. Ce constat peut être interprété de différentes façons : s’agit-il d’une thèse biologiste ou thèse culturelle ?
 Le chercheur Leyens a fait l’hypothèse suivante : le stéréotype, la réputation dont les groupes font l’objet, aurait un effet direct sur les performances du groupe et notamment quand il est rendu saillant, activé. Cela se dénomme "la Menace du stéréotype". La menace du stéréotype est contextuelle, elle est situationnelle. Cela ne correspond pas forcément à une intériorisation du stéréotype en terme d’image de soi ou d’estime de soi dévaluée. La personne a conscience de la réalité du stéréotype, par contre elle n’y adhère pas nécessairement. La menace induirait un script d’échec dans une situation donnée. Les Sujets du groupe stigmatisé auraient peur de confirmer le stéréotype. Cela augmenterait leur anxiété face à la pression d’une évaluation de la situation. Ainsi, cela pourrait provoquer des pensées qui parasitent ou interfèrent ; lesquelles gêneraient le sujet dans le bon déroulement de ses activités. Cela pourrait également entraîner de la sur prudence (aller plus lentement, faire plus attention...).