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Paris vote la fin des publicités sexistes : mode d’emploi

mercredi 15 mars 2017, par Lionel 3

Après la polémique entourant la campagne publicitaire d’Yves Saint Laurent, la mairie de Paris a voté mardi 28 mars un amendement afin de lutter contre les publicités sexistes et discriminatoires.

Des jambes dénudées, un décolleté appuyé ou une mise en scène tout simplement dégradante... On ne compte plus le nombre de fois où l’érotisation du corps féminin s’est immiscée dans l’espace public. Les publicités rivalisent d’audace pour offrir aux yeux des passants des images de femmes toujours plus stéréotypées et réductrices.

La dernière en date : la campagne de la maison Saint-Laurent mettant en scène des jeunes femmes très amaigries, perchées sur talons aiguilles et patins à roulette dans une position jugée pour le moins explicite. Après une action coup de poing du collectif féministe Les efFRONTé-e-s, la polémique enfle et la maison de couture est finalement sommé le 7 mars dernier de retirer les clichés jugés "dégradants" par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP).

Pour éviter de nouveaux cas, la Mairie de Paris fait un pas de plus pour renforcer la lutte contre ce type de réclames. Le Conseil de Paris a ainsi adopté mardi par principe la fin des publicités sexistes ou discriminatoires dans la ville, à l’occasion du vote attribuant au groupe JCDecaux, seul candidat, le marché du mobilier urbain d’information. La maire de Paris, Anne Hidalgo précise dans un communiqué que "le concessionnaire s’engage à assurer qu’aucune publicité à caractère sexiste ou discriminatoire ne puisse être diffusée sur le réseau municipal d’affichage. "

Imitant Londres et Genève, la ville de Paris soutient qu’elle "montre ainsi la voie en décidant d’actionner tous les leviers en sa possession pour empêcher la diffusion, la promotion et la valorisation d’images dégradantes pour certaines catégories de citoyens". Lors du vote de mardi, Nicolas Bonnet, président du groupe des élus communistes au Conseil de Paris, s’était indigné des "insultes sexistes qui recouvrent les murs" de la ville, "par la seule volonté de groupes n’ayant que la consommation comme intérêt".

L’amendement proposé à l’origine par l’élue PC et adjointe à la mairie de Paris, Hélène Bidard, devrait déboucher prochainement sur un échange avec JCDecaux, mais pas seulement. "Notre but maintenant est de rassembler tous les partenaires (associations féministes, JCDecaux, l’ARPP, les transporteurs...) pour s’orienter prochainement vers une charte qui définira les critères du caractère sexiste". L’élue ambitionne à terme la mise en place d’une "autorité susceptible de juger en amont" les affiches, "pour ne pas à avoir à sanctionner comme aujourd’hui, a posteriori".


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