Accueil > PARCOURS DIDACTIQUES > Cours d’éducation sexuelle (collège et lycée)

Cours d’éducation sexuelle (collège et lycée)

dimanche 14 août 2005, par Andy

Avertissement :

Le terrain de l’éducation sexuelle n’est pas un lieu facile pour l’enseignant. Terrain de l’intime et du public, il engage l’éducateur. Cette mission éducative n’est pas neutre. "Il serait illusoire de penser que la relation avec les adolescents est neutre. L’éducateur est une être sexué, homme ou femme, qui ne peut que s’interroger sur ses propres valeurs, sa morale, ses comportements en matière de sexualité, avant de s’autoriser à animer un groupe en éducation sexuelle." Les mêmes auteurs ajoutent, à juste titre : "Sa mission n’est pas de répondre directement à toutes les interrogations des élèves, mais d’en prendre le sens, de savoir les décrypter, y compris dans les silences, les rires ou les provocations" (In "Education sexuelle et adolescence", édité par le CRDP de Grenoble) L’objectif général d’une telle session éducative est en définitive de permettre une réflexion collective aidant les adolescents à mieux se comprendre et appréhender les autres, à mieux définir leurs désirs, les clarifier. C’est aussi l’espace pour les aider à mieux situer leur orientation sexuelle, à calmer leur crainte. L’endroit pour leur permettre de voir reconnu et respecté de manière égale tous les désirs hétéro/homo & bisexuels. Ne rien dire de la complexité des relations humaines, du désir, de l’amour et des amours, de la pluralité des sexualités et des pratiques/ comportements sexuels serait vider l’éducation sexuelle de son sens le plus purement éducatif ! Tout formateur doit donc non seulement maîtriser une information générale sur les sexualités, disposer d’un panel de lieux, de sources documentaires à faire connaître, mais aussi clarifier ses positions et valeurs personnelles (vis à vis de la sexualité et de son engagement éducatif) . Un engagement réflexif est nécessaire, afin de ne pas imposer aux élèves ses propres normes quelles qu’elles soient...

Projet pédagogique :

Il s’agit ici de faire précisément émerger les représentations, les conceptions des adolescents sur les identités sexuelles, les comportements sexuels, les affects et les pratiques sexuelles, la prévention... Voir ce que la sexualité comporte de règles, de normes restrictives intériorisées , lorsqu’elle , notamment interrogée depuis la périphérie ou ses "marges"...

But pédagogique spécifique :

établir un affichage pour le hall du lycée, ainsi qu’une affiche générique.

Moyens :
transcriptions de débats et paroles de jeunes, articles de presse, vidéo- témoignages de jeunes hétéros, homos, et bisexuels...

Objectifs secondaires :

Outre les discussions qui pourront s’établir en classe dans le cadre d’une pédagogie active, il pourra s’avérer nécessaire que les élèves disposent de personne relais et ressource pour des échanges d’ordre privé, l’enseignant ne peut et ne doit pas tout entendre, ni la communauté des élèves. Une bienveillante neutralité s’impose ; le professeur n’est pas le confident. Cette disposition protégeant l’intimité de l’élève devra être précisée en début de chaque intervention avec une des personnes ressources susceptibles de répondre à toute demande. Ces personnes seraient les infirmières, les psychologues, les assistants sociaux et les médecins scolaires. (Il faut donc développer la présence de ces personnels d’éducation dans les établissements afin que les élèves puissent les trouver à tout moment dans l’établissement, pour que l’élève puisse "en" parler, aborder ces questions très personnelles. Il y a donc nécessité d’embauche et de création de réseaux avec ces personnels. Des budgets devront être alloués. )Des rencontres avec les parents d’élèves devront présenter au préalable les cours et les documents employés (textes, vidéos...) en vue de désamorcer toutes oppositions ou répondre à d’éventuels détracteurs mais aussi accueillir des propositions ou conseils des parents. Les équipes pédagogiques répondront à toutes les interrogations des familles.

Démarche générale/Déroulement par phase successive :

question 1 : Filles ou garçons ?

question 2 : Quels identités en jeu ?

question 3 : masculin ou/et féminin ? une question de genre qui fait et défait les rôles ?

question 4 : Hétéro/Homo/Bi-sexualités ?

question 5 : le transexualisme ou l’identité sexuelle en question ?

Projet personnel :

Afin de motiver de façon optimum les élèves, il leur sera demandé de déboucher systématiquement sur un projet concret de production allant du dossier personnel, de l’exposé à l’exposition collective dans le hall de l’établissement scolaire, ou modernité oblige- de la vidéo cassette au site internet à développer sur le sujet traité.

Note ministérielle :

 Cinq grands axes ont ainsi été retenus :

 L’éducation à la sexualité est reconnue comme une nécessité dans le premier comme dans le second degré par le système éducatif, les parents, les associations. Si d’une part, elle prend appui sur les apports des enseignements (sciences de la vie et de la terre, vie sociale et professionnelle, éducation à la citoyenneté), elle nécessite d’autre part une démarche spécifique afin, certes, de prévenir des comportements à risques mais aussi de permettre aux adolescents d’intégrer positivement des attitudes de responsabilité individuelle familiale et sociale.

 Avant-propos

Elle implique une clarification des concepts, des valeurs et des objectifs qui fondent sa légitimité en milieu scolaire. L’école, lieu de transmission des savoirs et d’éducation, constitue aussi un espace de socialisation. Elle se doit donc de favoriser l’apprentissage des règles sociales, la construction du sujet autonome, la possibilité de faire des choix et d’exercer sa responsabilité.

 L’éducation à la sexualité, qui met en jeu la relation à soi et à l’autre, contribue de manière spécifique à ce processus éducatif global.

 L’ éducation à la sexualité doit tout particulièrement permettre de renforcer :

 l’estime et le respect de soi et des autres,
 l’apprentissage de valeurs communes et des règles sociales,
 la compréhension et l’acceptation des différences,
 la connaissance et le respect de la loi et des interdits,
 le développement de l’esprit critique.

 Ce projet est indissociable d’une réflexion et d’une formation appropriée.

 Afin de développer une culture commune, la démarche de form a t i o n requise doit intégrer des principes axés pour l’essentiel sur la relation éducative, les normes et les valeurs laïques ainsi que le rôle et les limites de l’école. Ce dernier point met l’accent sur une indispensable réflexion c o n c e rnant la délimitation entre espace privé et espace public, afin que soient garantis le respect de l’intimité et de la vie privée.

 Enfin, s’il paraît indispensable d’impulser la collaboration entre les différents personnels de la communauté éducative et, notamment entre personnels de santé, sociaux, éducatifs et enseignants autour d’un projet commun associant les parents, il paraît tout aussi important de développer un travail en réseau et en complémentarité avec les partenaires locaux et associatifs, dans le respect des procédures en vigueur. Ce partenariat s’avère essentiel dans le cadre de la prise en charge, du suivi, de l’accompagnement des situations difficiles.