Accueil > PARCOURS DIDACTIQUES > Parcours Ensemble Offrons un avenir à l’égalité F + G

Parcours Ensemble Offrons un avenir à l’égalité F + G

samedi 13 août 2011, par Andy

Si de nombreux progrès ont été accomplis dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes, force est de constater qu’une série de discriminations persistent : les femmes sont davantage concernées par le chômage et la précarité, elles perçoivent des revenus inférieurs aux hommes, elles participent dans une moindre mesure à la prise de décision et assument toujours la charge des travaux domestiques… Les différents niveaux de pouvoir ont certes pris des mesures pour tenter de remédier aux discriminations en raison du sexe et des avancées ont été réalisées. Mais de toute évidence, le changement des mentalités ne se décrète pas : il requiert une réelle sensibilisation de la société dans son ensemble. Dans la continuité de l’action menée par le précédent Gouvernement, je souhaite que la problématique transversale de l’égalité entre les femmes et les hommes soit intégrée dans l’ensemble des compétences de la Communauté française, et notamment dans l’enseignement. C’est l’objectif du Programme d’action pour la promotion de l’égalité femmes-hommes, de l’interculturalité et de l’inclusion sociale adopté par le Gouvernement en février 2005. Le système éducatif peut, parfois à son insu, être producteur d’inégalités entre les filles et les garçons. Ce phénomène est, pour partie, lié à des attentes sociales différenciées en fonction du sexe et du rôle de l’individu dans la société. La présente campagne vise à examiner et à combattre, avec les acteurs et les actrices de terrain, la persistance des stéréotypes sexués dans l’environnement scolaire, notamment dans les relations entre les enseignants et les élèves ou dans les relations entre les jeunes. Cette campagne constitue un point de départ pour susciter la réflexion en vue de donner ensemble un avenir concret à l’égalité.

La Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française en charge de l’Enseignement obligatoire et de la Promotion sociale

 Suggestions de leçons

 Les leçons-types, fiches d’exercices et modules d’animation destinés à sensibiliser les élèves, à tous les niveaux du système éducatif, à l’égalité des sexes, que proposent valisettes et documents pédagogiques sont nombreux et variés. Ils constituent une excellente base, à adapter selon les intérêts et la personnalité de chaque enseignant[e], pour organiser des activités en classe lors de différents cours. En voici quelques exemples. Vous en trouverez bien d’autres en consultant les ouvrages ou les sites dont sont tirés ces extraits. (Voir la brochure en pdf ci-dessous)

 Une action dans le cadre du Forum des métiers [5e ET 6e SECONDAIRE]

 Une récente recherche sur les choix d’études des étudiant[e]s à l’ULB [1] relevait le manque cruel de connaissances des enseignant[e]s et des élèves en matière de choix d’options et de carrières. D’autre part, les écoles peuvent disposer d’un certain nombre de demi-journées par année scolaire pour organiser une information sur les études supérieures. Pourquoi ne pas mettre sur pied une rencontre avec d’anciens élèves actuellement dans la vie active ? Cette rencontre devrait être préparée avec la direction, l’équipe éducative, le centre PMS et les élèves.

 Pour stimuler le débat…

 Le jardin d’enfants Hjalli Un des objectifs de l’enseignement consiste à développer chez les garçons comme chez les filles les attitudes et les aptitudes indispensables pour qu’ils puissent nouer des relations égalitaires. Sans aucunement remettre en cause la mixité dans les écoles, nous vous proposons, pour susciter la réflexion et engager le débat, l’expérience ci-dessous. Célèbre internationalement, le jardin d’enfants Hjalli, expérience pilote réalisée en Islande [1], dispense aux petites filles et aux petits garçons une éducation “anti-sexiste” qui a pour objectif de soutenir tous les enfants et de les encourager à avoir confiance en eux. La pédagogie repose sur la conviction qu’il est difficile, dans le contexte de la mixité, de donner à chaque sexe la méthode qui lui convient car tout se termine toujours dans les malentendus et les rôles traditionnels s’en trouvent renforcés. C’est pourquoi des formes de ségrégation sont pratiquées dans ce jardin d’enfants afin de donner à chaque sexe sa part due d’attention, d’enseignement, d’encouragement et d’espace. La pédagogie des filles vise plus particulièrement à développer les qualités dites masculines. L’audace est donc valorisée et les filles positivement évaluées quand elles font du bruit, bougent et se permettent des choses inhabituelles. On leur apprend à ne pas se décourager quand elles commettent des erreurs, et à ne pas demander un sparadrap au moindre bobo. La pédagogie destinée aux garçons vise à développer des qualités dites féminines. Dans cette formation, l’accent est mis sur l’attention aux autres et l’auto-discipline. On éduque les petits garçons de manière à ce qu’ils soient capables de contrôler leurs gestes et se sentent responsables envers les plus petits. On leur inculque aussi le goût de la beauté et le souci de la propreté. Hjalli sépare donc les garçons et les filles pour la majorité des activités puis les rassemble une fois par jour pour leur apprendre la coopération basée sur le respect. L’intérêt de cette pédagogie consiste à ne pas poser un sexe comme problématique mais à s’adresser aux deux de manière spécifique. Car il ne suffit pas de susciter la confiance en soi chez les filles, encore faut-il donner aux garçons la possibilité de croire en eux sans pour cela être machistes.

 Comment donner aux filles (et aux garçons) le goût des sciences ?

 Une expérience intitulée GIST (Girls Into Science and Technology), a été menée à Manchester dans le but d’améliorer la participation des filles dans les sciences et les technologies. Le projet englobait à la fois la recherche des causes de l’échec ou de la sous-représentation des filles dans ces matières ainsi que des interventions ciblant les enseignant[e]s et les élèves. L’intérêt du projet réside dans le retournement de perspective qu’il opère : au lieu de changer les filles, il vise à changer l’école, à rendre l’environnement scolaire aimable aux filles en agissant sur les ressources utilisées dans l’école et les pratiques scolaires. C’est ainsi qu’on a intégré dans les manuels des documents sur les femmes scientifiques, changé “l’emballage” de la science en incluant des matériaux et des sujets qui intéressent les filles, lancé un programme de visites de femmes scientifiques et techniques pour proposer aux filles des modèles féminins. C’était dans les années quatre-vingts, or nous savons aujourd’hui que les garçons, eux aussi, se détournent des sciences. On nous parle de pénurie de scientifiques… Et si on rendait les sciences aimables à tous les garçons et à toutes les filles ?