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TEST REPRESENTATION : le jeu des idées reçues

vendredi 9 août 2013, par Andy

1- On peut choisir de ne pas être homosexuel-le. C’est une question de choix !

Non. On ne choisit pas d’être homo Beaucoup de filles ou garçons se rendent compte très précocement qu’ils sont différents des autres. Cela intervient très tôt dès 7 ans ou 8 ans ou bien à la préadolescence (11-12 ans). Lorsque leurs camarades commencent à s’intéresser aux personnes de sexe opposé, ils se rendent compte qu’ils préfèrent regarder des individus de leur sexe. Cela s’imposera comme une évidence, dès lors, ils/elles auront fini par s’accepter tels qu’ils sont, après un long cheminement personnel fait de doutes, d’impressions et de rencontres.

2-De mauvaises influences ou une déception sentimentale rendent homosexuel.

Faux. L’homosexualité n’est pas un choix parce que les partenaires de sexe opposé ont un jour déçu. Il faut un grand degré de désir et d’envie de partage pour aimer un/une partenaire de son sexe. La déception ne suffit pas, ni l’effet de mode. On ne peut pas, non plus, être influencé. Se forcer contre son désir à l’homosexualité est un non-sens. On est attiré ou pas. On ne peut pas influencer un droitier à devenir gaucher si cela n’est pas dans sa "nature"...

3-Il y a de plus en plus d’homosexuels ( filles et garçons )

Certes pas. Par contre, ils sont bien plus visibles qu’auparavant. On parle de plus en plus de l’homosexualité et des questions que celle-ci pose à la société toute entière, certains gays et lesbiennes osent se montrer à visage découvert. Et cela donne la fausse impression qu’ils sont plus nombreux. Or tout simplement, ils se cachent moins, ils s’affirment davantage au grand jour. Des lois les protégeant les y aident.

4-De toute façon, l’homosexualité est innée. On a cela en soi. C’est une prédisposition génétique.

Non.Les explications génétiques de certains chercheurs ont été très controversées dans la communauté scientifique. Tout tendrait à prouver à l’heure actuelle que le gène de l’homosexualité est un leurre.

5-Les attitudes du père ou de la mère pendant la petite enfance sont responsables de l’homosexualité de leur fils ou de leur fille.

Certaines théories en psychologie font état des influences du père démissionnaire, de la mère castratrice ou du père trop exigeant et de la mère trop effacée. Pourtant, lorsqu’on étudie la sexualité d’enfants d’une même famille, s’il s’avère de telles attitudes chez les parents, tous les enfants ne sont pas homosexuels. Loin s’en faut. Ces théories sont souvent contredites à l’épreuve des réalités et des destinées individuelles. Nous devons reconnaître que de nos jours, nul ne connaît encore totalement les origines de l’homosexualité. Celles-ci semblent bien plus complexes qu’elles n’y paraissent...

6-Les homosexuels sont obsédés par leur sexualité.

Faux. L’homosexualité n’est pas seulement une sexualité. C’est aussi un comportement, un style de vie, une façon d’être et de penser. Il y a autant de façon de vivre son homosexualité et sa sexualité que d’hommes et femmes homosexuels. l’homosexualité concerne également la vie affective dans son ensemble. Les gays et les lesbiennes vivent aussi de grandes histoires d’amour (ignorée par le cinéma populaire). La stabilité des relations, la fidélité, la solidité du couple ne sont pas le seul apanage des hétérosexuels.

7-Les homosexuels se ressemblent tous. Ils s’habillent tous de la même façon et se retrouvent dans les mêmes lieux comme une tribu.

Faux. Les homosexuels sont très différents les uns des autres dans leur manière de penser le monde, leur imaginaire ou leurs sentiments. Les nuances sont aussi importantes entre un homosexuel exclusif et un bisexuel attiré par les deux sexes.Comme partout, les homosexuels ont leur mode et leur lieu de convivialité. Cela ne signifie pas qu’ils fréquentent tous le même tailleur ou le même café. La grande visibilité dans certains quartiers cache l’invisibilité de nombreux autres. Les homosexuels vivent aussi à la campagne.

8-Ils vivent dans des ghettos et sont repliés sur eux-mêmes.

Discriminés, rejetés, harcelés ou insultés, beaucoup n’ont pas d’autres choix que de se protéger en vivant parmi les siens ou dans des lieux accueillants ("gay-friendly"). Cet état de fait n’est pas forcément volontaires, plutôt inhérent à une société qui les acceptent difficilement.

9-Les femmes et hommes homosexuels se reconnaissent entre eux.

Faux. Il n’existe pas de radar gay ou lesbienne. Rien n’indique à-priori sur le front d’un individu son orientation sexuelle. Seule la fréquentation d’une personne peut indiquer sa sexualité.

10-Les homosexuels se cachent mais ils sont très nombreux.

La grande variété des comportements sexuels ainsi que la clandestinité sociale à laquelle de nombreux homosexuels sont contraints ne permettent pas d’avancer des chiffres fiables. Selon la dernière étude menée en France en 1992 sur la sexualité des français 4,1% des hommes et 2,6% des femmes déclaraient avoir eu au moins un partenaire de même sexe. Dans le monde occidental, on estime entre 5% et 10% le nombre d’hommes et de femmes qui ont des pratiques homosexuelles ou une attirance pour une personne de leur sexe. Cela revient à plusieurs centaines de milliers d’hommes et de femmes qui ont des relations homosexuelles et vraisemblablement plusieurs milliers à éprouver une attirance homosexuelle.

11-Les homosexuels sont des pédophiles en puissance.

Non. Beaucoup de gens favorisent cet amalgame. Si l’homosexualité est une relation amoureuse entre deux personnes consentantes, et adultes. La pédophilie est un abus sexuel et le viol de l’enfant. La pédophilie peut être de nature hétérosexuelle ou homosexuelle. Elle n’ a aucun lien avec une homosexualité libre et légale.

12-Les homos sont des gens anormaux, il faut oser le dire. Ils ne sont pas "finis". Ils ont une personnalité inaboutie, incomplète.

Non. Rien ne permet d’affirmer cela. Les homosexuels sont aptes à l’amour comme les hétérosexuels. Et Proust, Michel-Ange, Tchaikowsky n’avait pas crée de telles œuvres si leurs personnalités étant d’une manière ou d’une autre tronquée. Affirmer par ailleurs que la personnalité est inaboutie si elle n’a pas rencontré l’altérité féminine est faire preuve d’hétérosexisme forcené. Chaque individu, quelle que soit sa sexualité, est constitué de composantes masculines et féminines. Un gay comme une lesbienne, au travers de son autre identique, peut rencontrer des qualités masculines ou féminines qui lui sont complémentaires. La personnalité se façonne dans un dialogue subtil lors de nos rencontres avec autrui, qui du reste ne passe pas nécessairement par la seule voie sexuelle. L’amitié participe de la formation de la personnalité. Enfin la psychanalyse tend à prouver que la plupart du temps les individus trouvent des référents de substitution.

13-Les gays sont efféminés et les lesbiennes viriles.

Faux. Ces représentations sont franchement réductrices. C’est oublier que des hommes hétérosexuels peuvent paraître féminins et des femmes hétérosexuelles quelque peu garçonnes selon, bien sûr, des critères de genre imposés par les mentalités véhiculées par la société (famille, médias, écoles, institutions...)

14-Les gays véhiculent le sida.

Faux. Historiquement associé à l’homosexualité (au début des années 80, on parlait, par ignorance de "cancer gay") le sida touche actuellement davantage les hétérosexuels que les homosexuels avec un nombre de .... % de contamination chez les hétéros contre .... % chez les homos. Plutôt que de parler de "groupe à risque", il convient de mettre en garde contre les "pratiques à risques", sans tabou, toutes les personnes , jeunes ou moins jeunes sexuellement actives.

15-Les homosexuels sont mieux acceptés de nos jours. Leur situation est plus confortable.

Vrai et Faux à la fois. La condition des homosexuels varie selon les époques et les sociétés entre la tolérance et le respect. Les homosexuels iraniens sont punis de la peine de mort par lapidation alors que ceux de San Francisco peuvent vivre paisiblement en famille avec leurs enfants ; En Europe ; emprisonnés en Roumanie, ils peuvent se marier en Suède, et le PACS leur apporte soutien et sécurité en France. La situation est donc très contrastée. En France, la situation a beaucoup évolué lors des dernières décennies ; 67% en 1996 contre 24% en 1975 de personnes interrogées (sondage) considèrent l’homosexualité comme une "manière acceptable de vivre sa sexualité".

16-Les jeunes sont plus ouverts que leurs aînés.

Vrai. Les sondages confirment de façon générale la plus grande tolérance des jeunes générations et des populations urbaines.

17-L’homosexualité fut déclarée "fléau social", elle demeure encore un délit.

Les "bougres" et les "sodomites" ne sont plus passibles, depuis fort longtemps, du bûcher. L’homosexualité n’est plus considérée comme un délit dans la plupart des pays démocratiques.

18-L’homosexualité est anormale, elle est proche de la maladie mentale...

Faux. L’OMS ne la répertorie plus comme une maladie mentale depuis 20 ans, et la majorité des psychologues ne la qualifient plus de déviance ou de perversion. La question de la norme est, quant à elle, très relative : cela évolue avec le temps... celle d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui.

19-Les homosexuels sont souvent dépressifs ou bien agressifs...

Cela pourrait être le problème de toute minorité à laquelle on impose un modèle social, et qui peut endurer toutes formes de non-respect : brimades, dépréciations, remarques implicites, harcèlement moral, discriminations, ou injustices... Ce qui peut très justement les amener à de fortes revendications que d’aucuns jugent agressives... car elles remettent en cause des modèles socio-culturels ancrés dans l’inconscient collectif et les pratiques sociales.

20-Les homosexuels restent toujours entre eux.

Souvent perçu comme des individus peu fréquentables, peu recommandables (car susceptibles d’influencer à l’homosexualité d’une manière ou d’une autre autrui), souvent dérangeants dans les organisations, objets de dérision, de quolibet ou de mépris, les personnes homosexuelles se retrouvent souvent isolées du reste de la population et n’ont d’autres choix que de se replier vers la fréquentation de leurs seules alter-ego. Cela est une des conséquences regrettable de l’homophobie qu’aucune loi ne peut réformer... hormis une éducation faisant évoluer les mentalités et la perception qu’on peut avoir des gays et lesbiennes...

21-Le "coming-out" est une mode lancée par des lobbies militants.

Faux. Le choix de vivre au grand jour, de ne plus se cacher qu’on appelle la "sortie du placard" (coming-out en anglais) de la honte, du mensonge, et de l’isolement est un acte personnel qui relève de l’acceptation de soi. Ne plus avoir honte de ses amours, s’accepter comme l’on est participe d’une démarche qui permet, en outre, de mesurer le degré de reconnaissance sociale dans un pays.

22-Le "coming-out" est une publicité sur la vie privée qui ne regarde pas les autres : on n’a pas à exposer sa vie sexuelle dans la rue.

Faux. Il relève du refus de mentir lorsque la question est abordée, et de la volonté de participer ouvertement à la vie sociale. Si la sexualité est une donnée fondamentale chez la personne humaine, elle l’est aussi du citoyen- qui n’est ni asexué, ni sans sexualité... Pourquoi demander aux gays et lesbiennes de cacher la leur, alors que les personnes hétérosexuelles affichent la leur dans les récits de leur vie quotidienne ou leur bague de mariage au doigt. Le coming-out est très difficile à assumer, il peut cependant permettre d’affronter plus sereinement la vie familiale, sociale et professionnelle... plutôt que de vivre dans la double existence et le mensonge perpétuel...

23-La "gay-pride" est une provocation.

Faux. Une fois par an, les "homos" éprouvent le besoin d’exprimer un message fort d’émancipation. C’est un cri de liberté, de revendications politiques et sociales, de visibilité... pour une belle cause : celle de l’amour. La fierté exprimée lors du défilé répond aussi à des siècles d’échines courbées et de honte bue jusqu’à la lie... C’est également une fête à laquelle les amis hétérosexuels sont conviés.

24-Les homosexuels veulent en vérité changer de sexe.

Faux. On peut, il est vrai, se demander pourquoi pas tant de travestis ou de drag-queen dans les milieux homosexuels et devant les caméras de télévision lors des gay-prides. Le goût du travestissement est une manière de provoquer une prise de conscience du caractère très relatif des modèles socio-culturels en matière de genre. C’est réinterroger les identités de chacun, le masculin et le féminin, les rapports au masculin et féminin quelle que soit le sexe ou la sexualité de chacun. C’est donner une autre perspective aux caractéristiques sexuelles, aux rôles sexuels et pratiques sexuelles hors stéréotypes d’usage...

25-Il existe une culture homosexuelle.

Vrai. Les homosexuels, du fait de leur sexualité qui modèle un autre rapport aux autres et au monde, les amène à développer un humour, une littérature, des œuvres d’art particuliers. Il n’existe pas encore de départements universitaires étudiant les particularités des œuvres de créateurs homosexuelles , ni l’originalité des modes de vie ou des rapports aux professions des gays et lesbiennes. Un vaste champ d’étude sociologique est à déchiffrer...