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Ce qu’il ne faut pas faire

dimanche 8 août 2021, par Andy

Excuser ou ignorer des commentaires ou plaisanteries homophobes ;

 Ne pas aborder les incidents anti-gay qui se sont passés à l’école : harcèlement et remarques stupides (dirigées ou non vers des individus), plaisanteries, graffiti, "étiquetage". Parce que le silence implique l’acceptation ( l’accord ) et vos étudiant(e)s, lycéen(ne)s gays et lesbiennes observeront de près votre réaction.

 Ne pas présupposer l’hétérosexualité des étudiants, lycéens et collégiens. Etre ouvert à l’idée que chaque élève puisse être ou se révéler hétérosexuel(le) ou homosexuel(le), ou encore bisexuel(le).

 Ne pas changer le langage qui présuppose que tout le monde est ou devrait être hétéro (utiliser "partenaire" plutôt que "petit(e) ami(e), "relation permanente" plutôt que "mariage").

 Ne pas supposer que l’homosexualité est un choix pour un étudiant. Ce n’est pas un choix, de même que l’hétérosexualité n’est pas envisagée comme un choix, simplement, elle est.

 Ne pas ignorer les contributions des homosexuels à l’édification de la société. Identifier les contributions des gays et lesbiennes par l’intermédiaire/au travers du programme : histoire, littérature, art, science, religion, etc. Tous les étudiants ont besoin de modèles positifs d’homosexuel,le,s. Afin de se reconnaître positivement gai ou lesbienne ou afin de les accepter comme voisins, collègues, amis...

 Ne pas se focaliser uniquement sur l’acte sexuel. Les étudiants ont besoin de discuter d’un large champ de questions liées à l’homosexualité... Sortir le gai et la lesbienne de la réduction au seul "sexuel". C’est aussi une question d’amour, de vie de couple, de mode de vie, de partage au quotidien... Ne peut-on parler "d’homo-amour" ? Une orientation amoureuse qui se devrait être reconnue, somme toute, comme banale !

 Ne communiquez pas au hasard les informations sur un étudiant à d’autres membres du personnel. L’étudiant choisit de se confier à vous, pas aux autres : ne le sortez pas de force du "placard", un "coming out" qui devient un "outing"...

 N’encouragez pas les étudiants à "être ouverts" ou à "être eux-mêmes" sans connaître leur degré de "sécurité" chez eux, en classe, dans la société...

 Ne présupposez pas que l’étudiant est juste en train de "traverser une phase".

 Ne pas reprendre sans discernement les propos (souvent très médiatisés) sur les origines de l’homosexualité innée ou acquise... Le débat n’est pas tranché, la démarche scientifique n’a toujours rien prouvé.

 Ne pas opposer stérilement comportement normal/anormal et contre-nature. La normalité n’est en rien un concept "naturel". Chaque société constitue sa norme et sa non-norme. Présenter les écrits du philosophe Canguillem, présenter un cours ethnologique sur les diverses pratiques sexuelles dans les sociétés "primitives"... Faites réfléchir les étudiants sur les jugements à l’emporte-pièce qui sont le produit de considérations morales arbitraires et conformistes. Le bien n’est pas l’hétérosexualité, et le mal, l’homosexualité. Préciser que certes l’homosexualité ne permet pas d’avoir des enfants, mais elle n’a jamais perturbé la perpétuation de l’espèce. En quoi serait-elle donc contre nature ? Que signifie "nature" de l’homme et de la femme (!) ? faites réfléchir sur le rejet de certains. La violence de leur propos n’est-elle pas à la mesure des craintes qu’ils ont de leurs propres fantasmes homosexuels ? Expliquer que certains s’entendent bien avec leur "homosexualité" latente, d’autres "camouflent" leur désarroi derrière une rigidité exagérée et des propos qui oublient que l’homosexualité fut dépénalisée et rayée de la liste des maladie mentale par l’Organisation Mondiale de la Santé.

 Ne pas présenter pour modèle (d’identification ou de présentation) ce qui appartient à la caricature de l’homosexualité (exemple : la cage aux folles ou Pédale douce. Préférer Beautiful Thing ou Les roseaux sauvages par exemple) Eviter l’humour "camp" qui peut être incompris par les jeunes.

 Ne pas présenter l’homosexualité comme la " meilleure" des sexualités, ou bien renverser l’hétérosexisme par un homosexisme de mauvais aloi : elle est une sexualité parmi trois orientations sexuelles ( hétéro/homo/bi) qui se valent...

Post-Scriptum

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