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Publi revue : L’ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES : UN ENJEU POUR LES SYNDICATS DU MONDE DE L’ÉDUCATION

lundi 8 août 2016, par phil

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Je suis très heureuse d’ouvrir cette journée dédiée à l’égalité femmes-hommes dans le monde de l’éducation, premier événement d’ampleur organisé par le Centre Hubertine Auclert à destination des syndicats de l’Édu- cation nationale. Je remercie à cet égard les syndicats membres du Centre – la FSU-Île-de-France, SGEN-CFDT, Sud Education, UNSA Education, SE UNSA – qui l’ont impulsée et co-organisée avec nous. Je remercie égale- ment la Bourse du travail de Saint-Denis pour la mise à disposition de cette salle. Je salue aussi les intervenantes que nous entendrons aujourd’hui. Nous avons réuni les meilleures expertes, issues de différents horizons. En n, merci à vous toutes et à vous tous d’être présents.

Mobiliser sur ces questions n’est pas chose aisée. Votre participation nombreuse montre que les temps changent, et que nous sommes sur la bonne voie. Vos actions de terrain et votre implication sont d’autant plus importantes que la puissance publique recule encore face aux conservatismes. Les syndicats doivent jouer plus que jamais un rôle majeur dans la diffusion de valeurs progressistes dans le champ éducatif, notamment celles liées à l’égalité femmes-hommes. Il faut, par exemple, que tous les moyens soient consacrés à la réelle appli- cation de la feuille de route du ministère de l’Éducation nationale en faveur de l’égalité femmes-hommes. Dans cette lutte, vous êtes épaulé-e-s par de nom- breuses structures, associatives ou institutionnelles, telles que le Centre Hubertine Auclert, organisme asso- cié de la Région Île-de-France, que je suis ère de prési- der, tant ses actions et ses équipes sont dynamiques et innovantes. Nous défendons depuis notre création en 2010, que l’égalité femmes-hommes passe nécessaire- ment par l’éducation et la déconstruction des stéréo- types dès le plus jeune âge. Les inégalités et les méca- nismes expliquant en partie le sexisme et les violences constatées envers les femmes s’insinuent dès l’enfance. Aussi avons-nous produit au cours des dernières années

Centre francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes plusieurs études relatives aux manuels scolaires, et or- ganisé de nombreux événements dédiés à cette théma- tique. Vous avez pu visiter l’exposition consacrée à cette question, et réalisée par le Centre. Vous avez aussi entre les mains le guide pratique « Faire des manuels scolaires des outils de l’égalité femmes-hommes ». Quelques chiffres pour constater l’étendue du chemin à parcourir pour les manuels scolaires actuels. 3,2 % des biographies présentes dans les manuels d’histoire de seconde sont consacrées à des femmes. Les manuels de mathématiques présentent un ratio de un person- nage féminin pour cinq personnages masculins. Seule- ment 5 % des auteur-e-s des textes littéraires proposés à l’étude par les manuels de français sont des femmes. Invisibilité, cantonnement aux rôles traditionnels : oui, les manuels scolaires donnent une vision quelque peu erronée de la société. Peut-on af rmer sans rire que les femmes sont absentes de toute création, qu’elles n’ont pas participé aux grands événements, à la recherche, à la construction des sociétés humaines ? La mobilisation des équipes éducatives est nécessaire pour construire une société, où chacun et chacune peut s’épanouir. Notre journée sera divisée en quatre séquences. La pre- mière table ronde permettra de prendre la mesure des inégalités persistantes entre les femmes et les hommes dans le champ professionnel, un phénomène global qui n’épargne pas les personnels éducatifs et enseignants. La deuxième table ronde visera à montrer les stéréo- types sexistes existants et leurs conséquences sur la pra- tique éducative. L’après-midi, nous nous focaliserons sur les pratiques éducatives. Nicole MOSCONI, pionnière du genre en sciences de l’éducation, analysera les pratiques enseignantes au prisme du genre. Un temps consacré aux outils pratiques permettra d’évoquer les actions concrètes qu’il conviendrait de mettre en œuvre dans vos établissements ou vos classes. Nous souhaitons que vous repartiez à la n de cette journée bien outillés et convaincus du bien-fondé de votre engagement pour l’égalité femmes-hommes. En n, Isabelle COLLET nous démontrera que la formation constitue la seule solution en matière d’égalité. Nous souhaitons également que vous ayez la parole pour interroger, débattre et nous faire part de votre expérience durant les temps d’échanges prévus tout au long de la journée. Nous publierons les actes de cette réunion, pour garder trace des échanges et des prises de paroles d’aujourd’hui, et pour que ceux qui n’ont pas pu être là béné cient tout de même de ceux-ci. Notre tra- vail ne se limite pas à organiser des actions ponctuelles, mais bien d’engager un changement des mentalités en profondeur et sur un temps long. En n, je tiens à renouveler l’engagement du Centre Hubertine Auclert à vos côtés. Son équipe est à votre disposition pour vous fournir des ressources et vous ap- puyer dans la mise en œuvre de vos actions futures, tant dans vos pratiques professionnelles au quotidien, que dans le cadre de votre engagement syndical. Place, à présent, aux meilleures spécialistes de ces questions !

Djénéba Keita Conseillère régionale d’Île-de-France et présidente du Centre Hubertine Auclert