Accueil > VALISE PEDAGOGIQUE : CITE DE LA DIVERSITE, ALTERITE & INCLUSION > La cité de la diversité Texte d’après la Fondation Baruch Spinoza - Festival de (...)

La cité de la diversité Texte d’après la Fondation Baruch Spinoza - Festival de Marseille, complété et modifié

samedi 8 août 2015, par phil

 En un temps où se réveillent des fantasmes que l’on croyait assoupis, où peuvent à nouveau s’entendre des phrases qui appartiennent à un autre siècle, et qui tendent spécialement à justifier certaines formes d’exclusion par « l’évidente (sic) inégalité des races humaines », il est bon, il est sain de rappeler un certain nombre de vérités fondamentales et de mettre en garde contre les dévoiements de langage et les explications pseudo-scientifiques qui ont pu conduire jusque dans un passé encore récent à des drames d’une ampleur exceptionnelle.
 Refuser des excès commence par un travail sur les mots et les valeurs qui les accompagnent. La plus grande précision sur le sens des mots est appelée, à commencer par celui de différence, dont on a parfois abusé de façon singulièrement périlleuse. Il est plus que jamais nécessaire de réaffirmer un certain nombre de valeurs universelles par-delà la diversité des individus, la variété des groupes et des comportements humains, de répéter l’égalité essentielle entre les hommes.
 Cette allégation première ne contredit pas l’existence des différences, qui sont dans la nature même de l’homme. La différence n’entretient pas de dangerosité, ni d’exclusion justifiable, elle est signe de la diversité humaine. La différence est richesse car elle produit de la diversité qui appelle respect, solidarité et dialogue. « La diversité des hommes et des femmes, la diversité des comportements humains nous sont des richesses sociales, culturelles et artistiques indispensables à la germination du renouvellement du monde essentiel à la vie…
 La diversité humaine est un moteur vitale, une pièce essentielle dans le grand puzzle de l’existence humaine »
L’égalité n’est, en aucun cas une uniformité. Les deux termes sont même rigoureusement antinomiques. Fabriquer des individus « à l’identique », cela est scientifiquement réalisable. Ce serait, à coup sûr, un crime contre l’humanité. Le rêve totalement pervers du nazisme, s’exprimant dans ces « haras humains » voués à la fabrication et à la perpétuation d’une race « supérieure », n’allait-il pas précisément dans cette direction ? C’est le risque scientifique et technique du clonage humain.
 Prendre conscience de son caractère « unique », de ce qui fait plus simplement la personnalité de chacun, ce n’est naturellement pas refuser l’appartenance à un ou plusieurs groupements. Dans la société urbanisée à l’extrême dans laquelle nous projette le XXe siècle, la solitude est une maladie mortelle.
 Tout individu a besoin de s’appuyer sur d’autres, de se sentir solidaire d’une « communauté », communauté d’origine, communauté de religion, communauté « nationale »...
 Cette adhésion prend évidemment des formes variées selon les lieux et selon les époques. Enracinement dans le « local » s’accompagne du développement de solidarités plus larges. Il convient que les mouvements communautaires ne dégénèrent pas et n’entraînent pas à leur tour des rejets et des exclusions. Il existe aussi un « racisme identitaire », dont il convient de se prémunir, car il peut entraîner des formes nouvelles de ségrégation et de violence. Et toute violence faite à un individu ou à une « collectivité » nous concerne, directement, qu’elle soit une violence « impulsive, spontanée, éclatée » (Michel Wievorka) ou qu’elle se présente sous la forme plus élaborée d’une menace institutionnelle.