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L’école du gay savoir ?

vendredi 1er septembre 2000, par Lionel 3

A New York, un lycée se spécialise dans l’accueil des élèves homosexuels, est-ce une bonne solution ? Le débat est lancé à Manhattan. La problématique est ouverte. Extrait d’un article, support à réflexion, de Olivier Pascal-Moussella.

 Aux États-Unis, 83 % des lycéens homosexuels disent avoir fait l’objet d’agressions verbales ou physiques à l’école, et ils redoublent plus que la moyenne. Cela justifie-t-il que l’on ouvre une école spéciale pour eux ? Oui, répond la mairie de New York, qui a accepté de débourser 3,2 millions de dollars pour qu’une centaine de jeunes homos de 14 a 17 ans puissent étudier à la Harvey Milk School de Manhattan, qui affiche désormais ouvertement son côté gay.

 « C’est une solution pratique et sûre pour des étudiants soumis à des niveaux de violence et de harcèlement extrêmes », explique la direction. Le lycée n’est pas réservé exclusivement aux étudiant(e)s gays, lesbiennes, bisexuel(le)s et transsexuel(le)s, mais il privilégie l’accueil de ces derniers. D’ailleurs, sur le formulaire d’inscription, les candidats doivent clairement indiquer leur orientation sexuelle. En plus du cursus classique, l’école propose un programme de sensibilisation aux maladies sexuellement transmissibles ainsi qu’un suivi psychologique régulier.

 Si Hillary Clinton soutient l’initiative, les critiques fusent, aussi bien dans les rangs conservateurs que chez certains défenseurs des libertés civiques. « Y a-t-il des maths gays ? » s’insurge ainsi un sénateur républicain, tandis qu’un de ses collègues décide de porter l’affaire devant les tribunaux. « Pendant un demi-siècle, la société a rejeté la ségrégation en faveur de l’intégration, fait remarquer de son côté l’ancien président du syndicat new-yorkais des libertés civiques. Quand vous ouvrez une école pour homos, vous jetez l’éponge. » A quoi la Harvey Milk School rétorque que « vivre dans un espace séparé pendant la journée d’étude ne signifie pas que les étudiants n’apprendront jamais à s’adapter aux difficultés du monde extérieur ». Première sonnerie le 8 septembre.