Accueil > ACTUALITÉS SELECTIVES > « Pédé », « gouine », « tapette » : les insultes en temps réel sur (...)

« Pédé », « gouine », « tapette » : les insultes en temps réel sur Twitter

mardi 7 juin 2016, par Lionel 3

mardi 7 juin 2016

A 10h19, ce mardi 17 mai, des chiffres colorés s’affichent sur la page d’accueil de « No homophobes » :

1 236 « Pédé » 23 « Gouine » 77 « Tapette » 2 « Sodomites » Le site a été lancé ce mardi matin par Mousse, une association de lutte « contre les discriminations liées au sexe, au genre et à l’orientation sexuelle », et ELCS (Elus Locaux Contre le Sida). C’est la version française d’une initiative canadienne.

Ce site vise à recenser en temps réel les insultes homophobes comme on peut le lire sur le site :

« Conçu comme un miroir social, ce site vise à mettre en évidence la fréquence de l’emploi de propos homophobes dans le langage courant. Des termes et des expressions comme “ pédé ”, “ gouine ”, “ je suis pas une tapette ” ou “ c’est pas un truc de tarlouze ”, sont très souvent utilisés, notamment chez les adolescents, malgré les efforts de sensibilisation autour des problèmes de solitude, d’isolement et même – dans certains cas tragiques – de suicide des jeunes appartenant aux minorités sexuelles et de genre (LGBTQ). »

Quand nous l’avons rencontré en mars dernier, l’élu parisien Jean-Luc Romero, président d’ELCS, nous expliquait déjà qu’il ne voulait pas lâcher Twitter sur ce sujet. Le réseau social laisse exister des comptes clairement homophobes comme @antigaypd. Il songeait alors sérieusement à une class action.

« Twitter est responsable des contenus. Le réseau est coupable de ne pas réagir, de laisser des commentaires signalés. »

« Ils ont intérêt à faire attention »

Cet outil est un pas de plus dans sa guerre pour faire pression sur Twitter. Joint au téléphone, il commente :

« Au bout de deux, trois mois de fonctionnement, on sera mieux armés pour une class action. L’outil nous offre une formidable base de données. »

Twitter (comme Facebook et YouTube), est par ailleurs assigné en référé par Sos Racisme, SOS homophobie, l’UEJF pour non-respect de son obligation de modération légale. Bref, comme le dit Jean-Luc Romero :

« Ils ont intérêt à faire attention. »

Il est 10h51 quand je termine ce bref article. Sur la page d’accueil de No homophobes, de nouveaux chiffres s’affichent.

En une demi-heure, 72 « pédés », 2 « gouines » et 7 « tapettes » de plus.