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Du transexualisme, une question posée au genre

vendredi 1er décembre 2000, par Lionel 3

Rappel : Identité de genre = sentiment d’être homme ou femme ; sexe ou genre psychologique. Identité sexuée = féminité et masculinité présentes de façon plus ou moins variable chez une personne et qui fluctuent au cours de la vie. Identité sexuelle = prise de conscience de son sexe anatomique. Attirance affective et sexuelle = hétéro-, homo- et bi-sexualité.

 On ne peut comprendre le « transsexuel » en se comparant à lui. Un « transsexuel » n’est pas un ,., homo (ni un hétéro). Ce n’est pas l’attirance \ affective et sexuelle du « transsexuel », ni son identité sexuée (féminité ou masculinité), qui sont concernées, mais son identité de genre. Il ne s’agit pas non plus de rendre hétéro le « transsexuel », mais de mettre son corps en harmonie avec son sexe psychologique.

 Le transsexualisme n’est pas une minorité sexuelle, ni une sexualité. C’est une question d’être ou d’identité. Contrairement aux idées reçues, aucune technique, (psychothérapie, psychanalyse, médicament, lobotomie...), ne peuvent modifier une identité de genre stable. Si vous êtes une femme bien dans votre peau, essayez de vous imaginer dans un corps d’homme et, inversement, si vous êtes un homme bien dans votre peau, essayez de vous imaginer dans un corps de femme. Imaginez-vous vivre au quotidien, faire les gestes de la vie courante : la toilette, se raser, s’habiller, les règles, aller aux toilettes, à la piscine, faire des achats, des démarches administrative, voter... Imaginez être reconnu selon votre corps imaginaire, comme homme (quand vous êtes une femme) ou comme femme (quand vous êtes un homme), sachant que vous continuez de penser et d’être l’homme ou la femme que vous êtes (réellement) dans ce corps (imaginaire) qui ne vous convient pas. Pour les autres, vous existez par l’image que renvoie votre corps Vous n’existez pas pour ce que vous êtes réellement.

 Après avoir passé son enfance à être nié dans son identité, il faut une force exceptionnelle pour se dégager de toutes les pressions sociales, familiales, psychanalytiques et médicales ;, pour affirmer ce que l’on est et le défendre bec et ongle. Tous les « transsexuels » n’ont pas la culture nécessaire, ni une conscience suffisante pour s’exprimer de façon claire et employer les mots qu’il faut afin de ne pas entraîner de confusion. Ainsi certains se disent travestis alors qu’ils veulent l’opération. D’autres se disent féminines pour se dire femmes.

 Les transsexuels ne sont pas mieux accueillis par les gais que par les hétéros. Par exemple, certaines associations gaies ne répondent pas à nos courriers. Le journal T. nous traîne dans la boue dans ses colonnes et ne répond pas à nos demandes de droit de réponse comme la loi l’y oblige et, de ce fait, viole cette loi sur le dos d’une minorité en les enfonçant un peu plus. Quel courage !... Notre répondeur, pourtant silencieux, est régulièrement débranché. Le message d’annonce de la k7 a même été écrasé par de la musique d’accordéon, ce qui relève nettement de l’intention de nuire. Devons-nous maintenir notre permanence au sein du Centre gai & lesbien ? Même si on n’aime pas quelqu’un ou une association, pourquoi chercher à lui nuire ? Il suffit de l’ignorer ou d’avoir, des relations professionnelles et impersonnelles comme on le ferait avec un collègue de travail ou un patron qu’on déteste.

 L’intérêt commun des homos et des trans, c’est de faire avancer les droits des minorités : droit au mariage, à l’adoption, à la régularisation des sans papiers homos et trans, au changement d’état civil...

 Les « transsexuels » sont aussi des sans papiers, mais ils n’ont pas la chance d’être une minorité « respectable » ou politiquement correcte. Aucune personnalité médiatique, aucune association dite des droits de l’Homme, de lutte contre le racisme, pour nous soutenir !... Les « transsexuels » ont-ils leur place parmi les Humains ?

Tom Reucher,1998 pour Tribu magazine