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Qu’est-ce qu’un stéréotype ?

lundi 12 juin 2006, par Lionel 3

Stéréotype : idée ou image populaire et caricaturale que l’on se fait d’une personne ou d’un groupe, en se basant sur une simplification abusive de traits de caractère réels ou supposés.
Les stéréotypes sont aussi vieux que l’humanité et reflètent l’idée que nous nous faisons de ceux qui sont différents de nous.
Un stéréotype peut s’exprimer par des mots, « décrocheur » ou « tapette », des images ou une combinaison des deux. Dans tous les cas, il est aisément reconnu et compris par ceux qui partagent les mêmes préjugés.


 Les stéréotypes peuvent être positifs, « les noirs sont bons au basket », ou négatifs, « les femmes conduisent mal », mais la plupart servent d’une façon ou d’une autre à affirmer une supériorité face à la personne ou au groupe concernés. Ils ignorent le caractère unique de tout être humain en l’assimilant sans nuances à un groupe donné.
 Les stéréotypes peuvent apparaître dans les médias en raison de préjugés propres à certains journalistes, directeurs, réalisateurs, reporters ou rédacteurs en chef, mais ils servent souvent aussi de raccourcis pour étiqueter une personne ou un groupe. Quand le temps manque, il est plus facile et plus rapide de s’en remettre à un stéréotype connu de tout le monde que de fournir une analyse plus approfondie.

 Extraits de l’article paru sur : http://www.media-awareness.ca/francais/projets_speciaux/trousse_medias/stereotypes/qu_est_ce_stereotype.cfm

 Le rôle des stéréotypes dans les nouvelles
Même si la plupart des journalistes essaient de rapporter honnêtement les faits, il n’existe pas de reportage totalement objectif. Le point de vue adopté est forcément influencé par les croyances et l’histoire personnelle des reporters, photographes et rédacteurs en chef qui choisissent quelle information et quelles images nous présenter, tout comme la manière de le faire.
Un préjugé peut être délibéré ou involontaire. Tout dépend des motifs de ceux qui vont chercher la nouvelle et de la fiabilité de leurs sources.
La plupart des reporters et des journalistes sont des adultes qui, tout naturellement, voient le monde d’un point de vue d’adulte et supposent que leur auditoire, lui aussi essentiellement adulte, partage la même vision. Les préjugés en rapport avec l’âge peuvent influencer l’importance accordée aux questions concernant les jeunes, tout comme l’angle choisi pour les traiter.
Les stéréotypes peuvent être aussi un effet secondaire du manque de temps. Les journalistes des quotidiens et des bulletins de nouvelles n’ont souvent qu’une journée pour rassembler les faits, écrire et présenter leur reportage. Il peut arriver qu’ils n’aient pas le temps de considérer les différents aspects d’une situation. Ils ont besoin alors d’images toutes faites, rapides et faciles, et d’expressions stéréotypées à mettre en manchette.
Pour survivre, la presse écrite ou télévisée a besoin d’un maximum de lecteurs ou de téléspectateurs. Raison de plus pour produire des reportages courts, frappants et facilement compréhensibles par le grand public.
(...)
 Parce qu’ils sont à la recherche d’images et d’histoires capables d’attirer un maximum d’audience, les médias ont tendance à privilégier violence, crimes, tragédies et désastres divers. (Vous n’avez qu’à remarquer aux nouvelles télévisées l’importance accordée tous les jours aux incendies et aux interventions policières !) Accidents de voiture et échanges de coups de feu retiennent sans aucun doute l’attention du public, mais une consommation constante d’images violentes finit par déformer sa vision du monde. Et ce côté noir de l’information signifie que les jeunes (et d’autres groupes minoritaires) n’apparaissent le plus souvent dans les nouvelles que dans un contexte de crimes, de drogues, de violence ou de mort.
(...)
 L’image stéréotypée des jeunes et ses conséquences
Stéréotyper un groupe peut affecter la manière dont la société le perçoit et changer les attentes qu’elle en a. Avec le temps, le public finit par considérer le stéréotype comme la réalité et non plus une représentation parmi d’autres.
Les médias peuvent se révéler particulièrement dangereux dans la création et le renforcement des stéréotypes. L’impression actuelle et généralisée que violence et criminalité juvéniles sont à la hausse, ou même hors de contrôle, en est un bon exemple.
Une impression dont les médias sont en grande partie responsables par leur couverture systématique d’événements inquiétants : batailles armées dans des écoles secondaires, adolescents qui se poignardent entre eux ou activités criminelles de soi-disant gangs de jeunes.
Pourtant selon les statistiques, la situation est tout autre. Statistique Canada révèle que, depuis des années, les homicides commis par les jeunes sont en décroissance. En 2001, 30 jeunes ont été accusé d’homicide au Canada. Il s’agit du plus bas niveau de criminalité juvénile en 30 ans, 18 causes de moins que la moyenne des 10 dernières années qui s’élevait à 48.
(...)
Alarmés par les titres à sensation, politiciens et groupes de pression réclament « des mesures plus sévères » envers les jeunes contrevenants pour lutter contre la criminalité juvénile. Tout cela en dépit de statistiques qui prouvent que la criminalité chez les jeunes Canadiens est en constante diminution depuis plusieurs années (baisse de 21 % entre 1989 et 1999) et que les jeunes délinquants sont dans certains cas plus sévèrement condamnés que des adultes coupables du même type de délit (Statistique Canada 2000).
« On nous parle sans cesse des jeunes des cités, des délinquants, des drogués, des alcoolos ? Nous ne sommes pas tous comme ça ! Arrêtez de nous montrer du doigt, nous n’y sommes pour rien. »
(...)
 Les autres groupes minoritaires noirs, autochtones, femmes, homosexuels ou lesbiennes ont tous eu à souffrir de l’effet pervers des stéréotypes et de la mauvaise image que les médias projetaient d’eux.
 La plupart ont su se mobiliser pour éduquer la presse sur les questions qui les concernaient, combattre les stéréotypes et obtenir une meilleure représentation de leurs communautés.
Un garçon de Montréal, âgé de 15 ans, résume bien les sentiments ressentis par beaucoup d’adolescents. « Les jeunes d’aujourd’hui, dit-il, sont intelligents contrairement à ce que pensent certains adultes. Nous sommes des êtres humains normaux. Pourtant nous souffrons de discrimination. Ce n’est pas bien. Pour rejoindre les jeunes, il faut les écouter, leur faire confiance et les respecter. La manière dont je m’habille et la musique que j’écoute ne font pas de moi quelqu’un de " mauvais ". Je suis moi tout simplement. » (Canada’s Teens : Today, Yesterday, and Tomorrow)

Le stéréotype de la blonde est une théorie populaire non prouvée, généralement appliquée aux femmes, selon laquelle les personnes aux cheveux blonds seraient plus naïves, moins intelligentes, et auraient moins de bon sens que la moyenne. Cet archétype a été popularisé par des rôles d’actrices, comme ceux tenus par Marilyn Monroe et Suzanne Somers.

De fait, les blondes sont le sujet de prédilection de plusieurs plaisanteries, souvent assez crues, exploitant ce stéréotype 1. Le terme de « blondasse » résume à lui seul toutes ses implications et se veut particulièrement offensant.

Plus d’infos complémentaires :
http://www.media-awareness.ca/francais/projets_speciaux/
trousse_medias/stereotypes/qu_est_ce_stereotype.cfm


Eléments d’article issus de
http://www.media-awareness.ca/francais/projets_speciaux/
trousse_medias/stereotypes/qu_est_ce_stereotype.cfm