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L’homophobie dans l’entreprise

mercredi 28 août 2002, par Lionel 3

Tandis que dans son rapport 2007, l’association SOS Homophobie relate – à travers l’analyse des 193 contacts reçus en 2006 – les insultes, agressions physiques, ruptures abusives de contrat et autres inégalités de traitement dans la sphère du travail et de l’emploi, la HALDE soulignait dans ses guides 2006 et 2007 que l’orientation sexuelle est l’un des quatre motifs de discrimination les moins souvent pris en compte au sein des grandes entreprises étudiées . Pourtant, le Code du travail fait de l’orientation sexuelle l’un des douze motifs de discriminations prohibées par la loi depuis 2001 et la HALDE se retrouve, depuis sa création, dépositaire du texte relatif à la pénalisation des propos homophobes. Devant ce paradoxe d’un cadre juridique protecteur, d’une jurisprudence quasi inexistante, d’une homophobie visiblement présente mais finalement mal connue, la HALDE a commandité la présente étude afin de mieux cerner le phénomène de « l’homophobie dans l’entreprise ». Réaliser une recherche sur la question de l’orientation sexuelle soulève de nombreux obstacles méthodologiques tant le sujet est tabou dans la société dans son ensemble, et tant il est impossible aujourd’hui de viser une quelconque représentativité, faute de données statistiques nationales sur les personnes homosexuelles . Cette étude à caractère exploratoire repose sur deux dispositifs d’investigation : – une enquête auprès de salariés gays et lesbiennes autodéclarés comme tels, administrée sous forme papier via des associations LGBT - volontaires et via un site Internet créé pour l’occasion avec le soutien de médias spécialisés ; – une série d’entretiens individuels et collectifs auprès de membres de la fonction Ressources humaines (RH) de 14 grandes entreprises publiques et privées implantées en France. L’analyse des réponses des 1 4 13 salariés L&G permet, dans un premier temps, de dresser le portrait suivant : le répondant type est un homme (78 %), âgé de 34 ans (en moyenne), diplômé de l’enseignement supérieur (58 % ont plus qu’un bac + 2), vivant une relation stable depuis plus de six mois (63 % sont en couple au moment de l’enquête, 4 8 % sont en couple sous le même toit). Il travaille dans une grande ville et en particulier à Paris et sa proche banlieue (43 %). 60 % ont un lien faible avec les lieux et médias identitaires (associations, bars, restaurants, clubbing, presse et sites Internet réservés à la « communauté LGBT  »). 4 3 % ont dit avoir plutôt souvent choisi leur lieu de travail en fonction de son caractère gay-friendly perçu.