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Allo Aglaé

lundi 6 août 2012, par phil

« Je bosse dans le supérieur et il m’est arrivé de dire à mes étudiants de 18 à 20 ans qu’ils ont de la chance, c’est pas mon jour des garçons. Ca c’est le côté plaisanterie (...) Je travaille dans le sud de la France, et il m’arrive d’engueuler mes étudiants lorsqu’ils se foutent des homos. Je leur dis : mais tu te prends pour qui pour dire ça ? Je transmets des messages mine de rien, même si mon enseignement en maths ne se prête pas vraiment à aborder ces choses là. Quant à mes collègues, il n’y a rien à faire. Ils ont souvent des propos déplacés, homophobes et tellement ancrés dans leurs habitudes. On est dans le Sud ! Ils sont très machos. » (Région PACA)

« Lorsque j’ai entendu le principal dire que ce gamin sera de toute façon un pédé, et que... cette façon de le discriminer, ce profond mépris, cette insulte, les bras m’en sont tombés »
( Région IDF)

« Le gamins, en primaire, se traitent (comme ils disent) de normosexuels,d’homosexuels aussi, le mot pédé passe de mode. Mais je ne sais pas quoi pas répondre devant ces insultes. Je suis mal à l’aise et tant concernée. » (Région IDF)

"J’ai 28 ans de métier. A 47 ans, j’aimerai rencontrer des personnes du métier plus à l’aise au niveau professionnel en tant qu’homo." (Région IDF)

"Promu depuis peu professeur des écoles, je serai désireux d’en savoir plus sur votre association. De plus, j’aimerai savoir comment "gérer" mon homosexualité "face et vis- à-vis" de parents de moins en moins compréhensifs" . ( Région Aisne)

"J’enseigne dans un lycée professionnel d’horticulture depuis 7 ans . On y a découvert incidemment que j’étais homo. Ce qui m’a valu de voir, après six ans d’excellente notation pédagogique, cette dernière chuter de façon incroyable. Je devenais subitement incompétent à tel point que j’en entendu dire qu’il fallait m’éliminer car dangereux. Etant maître auxiliaire, on m’a pas rembauché l’année scolaire suivante, me licenciant ainsi. La raison officielle : incompétence et problèmes pédagogiques. Il se trouve qu’à l’origine mon ex-mec m’avait quitté pour une stagiaire, laquelle ne tarda pas à colporter ma sexualité à qui voulait l’entendre. Je n’ai pas eu d’appui du proviseur. J’ai enduré quelques sous-entendus à caractère pédophile, par d’autres collègues. Naturellement, j’ai pas mal déprimé et pris du lexomil. Le SGEN s’est occupé de mon dossier, le centre gai n’a donné votre numéro, pouvez-vous me conseiller. Je compte écrire au Ministre Ségolène Royal..." (Région Picardie)

"Un élève mal intentionné a répété à qui voulait l’entendre qu’il m’avait vu avec mon amie. J’habite dans un rez-de-chaussée. J’ai reçu un tract fort désagréable. J’ai eu depuis de gros problèmes avec les élèves. J’ai téléphoné à l’autonome de solidarité chez laquelle je suis adhérente : on m’a répondu, c’est une affaire de moeurs, sans vouloir davantage s’en préoccuper. " (Région Normandie)

"J’ai entendu un élève de collège dire : "mais c’est normal, les homos qu’on les mette dans les camps, j’étais atterrée. Je suis lesbienne et prof d’histoire" (Région IDF)

"Le prof homo, que je suis, aurait envie de faire quelque chose pour une reconnaissance équitable de l’homosexualité." ( Région Paris)

"Je suis enseignant en classe de BTS, mes élèves ont plus de 18 ans et j’ai des problèmes relationnels avec eux. Ils se moquent des gays. je m’interroge et je vous demande : comment avoir plus d’autorité pour être plus respecté et mieux faire son boulot. Ils posent des questions sur ma vie sentimentale. Un jour, les étudiants m’ont demandé si j’avais une petite amie, j’ai répondu non. Alors ils ont souri, ils m’ont demandé si j’étais homo. Et comme j’ai rougi, ils ont dû comprendre. D’ailleurs j’ai aussi des problèmes d’ordre sexuel. Je suis homo, mais ma sexualité, je la vis mal...Echec sexuel, déprime, et problème d’autorité en classe. " (Région Paris)

"J’ai des problèmes d’autorité avec les élèves, et avec les collègues. C’est un vrai sac de crabe. L’autorité est toujours à reposer en classe..." (Région IDF)

"J’allais pas très bien , je voulais voir un psy. Je me suis rendue à des réunions de ma mutuelle MGEN. Lorsque j’ai dû expliquer que j’étais lesbienne, ils m’ont dit ma pauvre, ça vous passera (...) Par ailleurs, je trouve déplorable de devoir présenter toujours des auteurs sous lumière exclusivement hétérosexuelle, hétéropatriarcale. Il existe des verrous. Pourtant des élèves ont des demandes. Et il n’est pas évident de pouvoir discuter avec les élèves d’hétérocentrisme. En plus, la production littéraire à ce sujet est pauvre. Elle est essentiellement américaine. Les auteurs, les romanciers sont anglo-saxons. Il faudra travailler leurs traductions inexistantes." (Région Paris)

"Mon histoire : j’ai rencontré un jour, sur un lieu de drague, un de mes élèves. J’ai vraiment craint qu’il ne colporte cela à tout le personnel de l’établissement malgré ma mise en garde. Même s’il s’agit d’une école de coiffure. Certes on blague beaucoup là-dessus... mais mes collègues sont pas forcément des gens très ouverts..." (Région IDF)

« Salut ,je suis un prof homo à R... et je vous ai découvert ce matin ! Quel hasard, hier j’ai été victime d’une atteinte homophobe ! Sur ma voiture était écrit "pd". Cela m’a fait un mal incroyable car je n’ai aucune peur dans mon travail et j’ai toujours affronté les remarques des collègues avec fierté. Mais là , il s’agit d’une atteinte à la vie privée et on se retrouve à gérer un mal être incroyable ! Je me suis senti vraiment humilié de devoir acheter un anti -rayures pour me débarrasser de cela et je pense actuellement aux fois suivantes. Est-ce normal de devoir craindre ce genre d’insultes dans le travail ! Je pense à me reconvertir car je ne peux exprimer librement ma sexualité (je la défends)et pour moi mentir par omission est très difficile car je ne l’ai jamais fait dans mon enfance ! Aidez moi à m’en sortir ou à en sortir , je suis déprimé... (...) Je ne sais pas ce qui se passe mais aujourd’hui , c’est la voiture d’une collègue dont la porte a été dégradée. J’essaie de m’en remettre mais ce n’est pas évident de tomber dans un milieu où volontairement on ne parle jamais de l’homosexualité et donc où cette ignorance pousse a la méfiance et au mépris ! »

« Je suis prof des écoles depuis près de 5 ans en Mayenne et depuis ma période de formation j’ai progressivement levé le voile sur mon homosexualité. Je n’ai eu aucune réaction négative jusque là, mais rare son mes collègues qui osent m’en parler franchement. Cela me va tout à fait et me permet de protéger ma vie privée à moins que ces collègues ne soient des amis intimes. »

« Je viens de prendre connaissance de l’existence de votre site et y reviendrais pour mieux le parcourir.Je tiens moi aussi à apporter mon témoignage et un brin d’optimisme quant à l’évolution de la perception de l’homosexualité en milieu scolaire. J’enseigne dans un établissement catholique en bretagne et ai connu depuis deux ans une évolution dans mon orientation sexuelle. Une collègue m’a révélé mon lesbianisme et est devenue alors mon amie pendant un an. Nous avons caché notre relation mais je sais que des élèves eux-mêmes homosexuels en ont eu connaissance et qu’une sorte de contrat moral implicite s’est établit par respect. Jamais je n’ai eu de remarques de la part d’élèves et même s’ils se doutent de ce que je suis, j’établis des relations basées sur le respect. D’autre part, j’en ai beaucoup parlé avec un collègue homosexuel a qui ma relation n’avait pas échappé et me suis confiée à d’autres collègues triés sur le tas. Ils ne m’ont pas jugé et m’ont beaucoup aidé dans mon cheminement personnel. J’ai eu de la chance de les rencontrer. Par contre, je sais aussi que les membres de la direction même s’ils ne comprennent pas certaines orientations sexuelles, ils ne les répriment pas. Nous savons nous faire respecter sur notre lieu de travail pour nos qualités professionnelles et humaines. »

" Je suis prof des écoles à Gien (45). J’ai parlé de mon homosexualité à la moitié de mes collègues (hommes et femmes) et ça c’est bien passé, rien n’a changé, le monde ne s’est pas écroulé ! Je rêve quand même de faire mon "coming-out complet"en plein Conseil des Maîtres, pour mettre au courant l’autre moitié. Qu’ils sachent tous et toutes que je suis lesbienne, que je suis en couple avec une fille (enseignante également dans le Primaire) depuis 6 ans et que je vais bien." A.B.