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Qui a peur du grand méchant genre ?

samedi 15 octobre 2016, par phil

Les récentes polémiques sur les déclarations du pape à propos de la « théorie du genre » dans nos manuels de SVT viennent alimenter un sujet dont nous venions justement de nous emparer au service de veille de l’IFÉ. Ces propos viennent renforcer nos interrogations sur le sujet à savoir : pourquoi a-t-on donc si peur des questions d’égalité entre les filles et les garçons ? Pourquoi, en parlant du genre comme d’une construction sociale, certaines personnes pensent qu’elles vont perdre leur identité et changer d’orientation sexuelle ? Cette façon de réagir est elle-même pleine de paradoxes puisque si la nature féminine et la nature masculine étaient inscrites en nous génétiquement, pourquoi avoir peur d’un débat sur ces questions ou de quelques lignes dans un manuel de SVT ?

Tout d’abord, le terme de « genre » ne désigne pas une théorie , c’est un concept construit à partir de recherches menées en sciences sociales qui renvoie à de multiples objets comme la sexualité, la famille, le travail, la culture, le droit. L’utilisation de ce concept est basée sur plus d’un demi-siècle de travaux scientifiques qui étudient la construction du féminin et du masculin et sur les représentations des rôles sexués qui leurs sont attribués, variables d’une société à l’autre, d’une époque à l’autre.

Si la recherche s’intéresse à ce concept c’est qu’il engendre des inégalités entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes. Il est à la source de stéréotypes et de discriminations à l’école comme dans la vie professionnelle et dans la société dans son ensemble.

Toutes ces problématiques, nous les abordons dans notre Dossier de veille n° 112 du mois d’octobre qui est consacré à l’éducation des filles et des garçons au prisme des identités de genre.


Voir en ligne : Gaussel Marie (2016). L’éducation des filles et des garçons : paradoxes et inégalités. Dossier de veille de l’IFÉ, n° 112, octobre. Lyon : ENS de Lyon.